Histoire de la Redoute

Elle a été construite en deux ans par le 1^er régiment du Génie selon un plan trapézoïdal, non loin du Moulin de la Galette et du Café Daubercies situés à l’orée du bois de Richebourg et immortalisés par Maurice Utrillo. À sa mise en service en décembre 1877, sa garnison était composée de 151 soldats (7 officiers et 144 hommes de troupe) et elle était équipée de 13 pièces de rempart, 4 mortiers et 5 pièces de flanquement.

La face la plus exposée à l’ennemi de la Redoute – et par conséquent la mieux défendue – est située au Nord-Est, tandis que l’on pénètre dans l’enceinte de l’édifice par la face sud-ouest, ouverte sur Paris. La superficie de la Redoute intra-muros représente 2 hectares. Les fossés, larges de 3 à 6 mètres et profonds de 4 mètres, sont dotés d'une escarpe entièrement maçonnée. Des caponnières défendent l’entrée de la Redoute. Celle-ci compte 8 traverses, dont 4 avec abri, se répartissant sur tout l'arrière du casernement. Sous les traverses se trouvent de longues salles voûtées servant de dépôts de munitions et d’abris.

La caserne proprement dite est formée de 10 casemates voûtées reliées entre elles. Tous les murs de la caserne sont en moellons ; seuls les encadrements des ouvertures, tournées vers le sud, sont en pierres de taille ou en briques rouges. Les parois intérieures sont blanchies à la chaux afin d’éclaircir les pièces. Sur certaines parois on peut encore lire des graffitis laissés par les soldats.

En mars 1918, la Redoute devient, avec quatre canons de 75, le centre de la 3^ème batterie du 64^ème régiment d'artillerie anti-aérienne chargé de défendre l’aéroport du Bourget distant seulement de 13 km. En 1940, les Allemands y installent des canons anti-aériens. Le 27 août 1944, l'avant-garde de la 2^ème DB commandée par le chef de bataillon Massu s'attaque à la Redoute occupée par le 105^ème régiment de grenadiers allemands. La résistance allemande est telle qu’il faut faire intervenir plusieurs blindés ainsi que l’artillerie qui réalise trois concentrations de tirs sur la Redoute.

Les combats cessent vers 19 heure et un détachement du 40^ème régiment d'artillerie nord-africaine prend possession de la Redoute. Au cours de ces rudes combats, plusieurs soldats français et résistants locaux sont blessés, 32 soldats allemands sont faits prisonniers. En souvenir de cet épisode, un monument à la mémoire du général Leclerc et de ses troupes a été érigé en 1953 à proximité de la fortification.

Démilitarisée après la seconde guerre mondiale, la Redoute fut reclassée, permettant de tester les radars de Dassault Aviation. Elle effectua sa complète mutation lors de son rachat en 1973 au Ministère de la Défense par les villes de Montmagny et Pierrefitte-sur-Seine, avant de devenir la propriété du S.I.E.A.B.P. Progressivement, des associations installèrent leurs équipements dans l’enceinte de la Redoute, comme la Confrérie du Pichet Saint-Eugène qui réintroduisit la viticulture sur les coteaux de la Butte ou encore le Tir 360 et plus récemment l’École des Abeilles. Depuis plus de 20 ans, des jeunes adultes issus du monde entier restaurent le site chaque été dans le cadre de chantiers internationaux.

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